Émanciper, à quel prix ?

La femme, oui la femme !!! C’est à elle que reviennent les tâches ménagères, l’éducation des enfants, leurs soins … C’est bien beau. Quelle mère ne veut pas donner de l’amour à ses proches ? Toutes le veulent. Nos mères l’ont fait, pourquoi pas nous ? Et pourtant, nous souhaitons plus. Nous voulons servir notre communauté et prendre part à son développement. Nous sommes instruites, intelligentes, créatives et j’en passe.

Tout ceci revêt de notre tradition, de notre culture. Au lieu de m’en offusquer, j’y vois une ouverture d’esprit de nos ancêtres. Ils avaient tout compris. La femme est la personne sur laquelle on peut s’appuyer dans la société. Elle est forte, courageuse et peut faire plusieurs choses à la fois. Plus le temps passe et plus j’en suis convaincue.

A une autre époque, notre communauté a fait le choix qui s’imposait. Nous avons évolué aujourd’hui. Je pense donc qu’il est de bon ton que nous fassions les choix qui s’imposent aussi. Il y va de notre survie. Mais nous rencontrons des barrières.

La femme bloquée dans le cercle vicieux de nos cultures

La femme est un être à part entière qui a ses besoins autant que l’homme. L’école a fait son entrée. Nos filles et nos sœurs y vont et nous ramènent de très bons résultats pour ne pas dire les meilleurs. A l’heure de leur insertion professionnelle, il y a un blocage qui ne dit pas son nom. La femme ne peut pas faire ce genre de travail! Elle ne peut pas concilier sa vie de femme au foyer et son emploi! (Rire)
Nous ressentons un profond plaisir à nous occuper de notre famille mais parfois, nous voudrions que nos conjoints mettent la main à la pâte. Qu’ils nous aident dans les travaux ménagers.

La preuve ….

Il est 20H, je rentre du boulot. Je dois me mettre à la cuisine et écouter les caprices de bébé en même temps. Pendant ce temps, papa est assis dans le canapé et il suit la télé. Il se délecte devant un bon match ou un bon film. Je dois être aussi à ses petits soins. Au moindre refus de ma part, je suis une mauvaise épouse qui n’est pas soumise à son mari. Je finis pratiquement à minuit voire 1 h du matin pour ensuite être en éveil à 6h, et le cycle reprend. Je n’ai même pas le temps de me poser et de lire un roman, ou même de me divertir que je pense déjà à demain.

Le témoignage d’un homme marié

Comme l’homme, nous recherchons tous les jours les voies et moyens pour évoluer professionnellement. Cela participe à notre épanouissement et notre émancipation. Pour y arriver, nous les femmes travaillons doublement. Nous concilions notre vie professionnelle et la vie en famille. Une épreuve à laquelle, plusieurs femmes échouent. J’ai eu le témoignage d’un homme marié. Il a épousé sa fiancée alors que celle-ci venait d’obtenir le baccalauréat. Et les parents soucieux de l’avenir de leur fille ont imposé au conjoint la poursuite de ses études après le mariage.

Voici ce qu’il m’a confié: « Je l’ai inscrite dans une école universitaire et j’ai payé toute la scolarité. Je lui ai ensuite dit que je dois manger à midi. Donc à cette heure quand je rentre, mon repas doit être sur la table. Le soir à 19 h également, tout doit être prêt pour mon dîner. » Au bout de la première année, elle a échoué à l’université. Devant les parents, le mari a imputé cela à la paresse. Il a donc convaincu ces derniers du fait qu’il ne pouvait plus investir dans les études de son épouse, sans des résultats probants. Les parents l’ont donc soutenu quand il a voulu qu’elle reste à la maison. Dans la foulée, il y avait une grossesse qui déboussolait la femme.
C’est un exemple parmi tant d’autres.

Conclusion

Pour nous, il faut donc travailler doublement, connaitre ses objectifs et surtout être déterminée. Ceci nous amène à échanger avec nos époux pour leur faire part de nos besoins, de nos ambitions et de ce qu’ils peuvent apporter pour notre émancipation. Car quoiqu’on dise, notre tradition est notre socle. Nous ne pouvons pas vouloir atteindre cet idéal sans nous y référer.

Il urge que la tradition aussi se modernise car les réalités ont évolué.